La Géorgie, pays de 4.5 millions d'habitants se situant au
Caucase, ayant une frontière commune avec la Russie est en proie à
de sérieux problèmes concernant ses frontières. Particulièrement
dans les régions d’Abkhazie et d'Ossétie du Sud où des murs sont
en train de s’ériger.
C'est depuis l'été 2013, qu'un mur
démarque la frontière entre la Géorgie et sa province ossète.
Cette barrière prend la forme d'une clôture grillagée, renforcée
par des fils barbelés à certains endroits stratégiques et est une
résultante de la guerre éclaire russo-géorgienne d'août 2008 qui
ont amené les provinces ossètes et abkhaze à se séparer
définitivement de la Géorgie.
UN ENJEU DE FRONTIÈRES
Les causes de l'érection de cette barrière diffèrent selon les camps. Par exemple, pour les Ossètes il s'agit de délimiter de façon officielle la frontière entre l'Ossétie du Sud et la Géorgie en plus de démontrer la scission irréversible des deux territoires. (GENTÉ, 2014: p. 149) Côté russe, responsable de la sécurité du territoire ossète depuis la signature d'un accord militaire signé en 2008, cette barrière avait pour but de mieux contrôler les flux migratoires dans cette région alors que les Jeux olympiques de Sotchi allaient se tenir non loin de cette région. (PRESSE, 2008 - MONDE, 2013) Finalement, les Géorgiens estiment qu'il s'agit d'une mesure de rétorsion en réponse à la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne quelques semaines plus tôt. (EURONEWS, 2014) Malgré que la région d'Ossétie du Sud est indépendante de facto de l'État géorgien depuis le début des années 90, Tbilissi n'a jamais reconnu la région sécessionniste et considère que Moscou s'ingère dans ses affaires internes en prêtant assistance aux Ossètes.
Les conséquences de
l'existence de cette barrière sont multiples, spécialement pour les
Géorgiens. D'abord, ils accusent les Russes d'avoir érigé la
barrière très profondément en territoire géorgien, le pays aurait
donc perdu plusieurs kilomètres carrés de territoire en plus du
territoire ossète traditionnellement reconnu. (EURONEWS, 2014)
Ensuite, le déplacement des Géorgiens s'est vu compliqué des deux
côtés de la frontière. Comme le montre la carte, plusieurs villes
et villages ayant une forte majorité de Géorgiens ethniques sont
maintenant rendus en territoire ossète. Ces gens ne peuvent plus
recevoir les services de Tbilissi, par exemple les pensions de
vieillesse, et l'État ossète refuse de les aider. (MONDE, 2013) De
l'autre côté de la barrière, les Géorgiens peuvent déplorer la
coupure de services publics traditionnellement offerts par l'Ossétie.
Par exemple, l'approvisionnement en eau du village de Khurvaleti
était assuré par la capitale ossète située à proximité. Sans
compter que plusieurs familles mixtes osséto-géorgiennes sont
maintenant séparées. (MONDE, 2013) Côté ossète, la situation est
moins problématique parce que la Géorgie ne reconnaît pas l'État
sécessionniste et qu'aux yeux de Tbilissi les Ossètes sont toujours
géorgiens et peuvent donc traverser la frontière plus facilement à
l'aller comme au retour. (GENTÉ, 2014: p. 150)
Pour finir, l'érection
de cette barrière rejette en froid entre la Russie et la Géorgie
alors qu'une détente semblait vouloir s'amorcer depuis l'élection
d'un gouvernement géorgien favorable à une normalisation de ses
relations avec Moscou. (EURONEWS, 2014)
BIBLIOGRAPHIE
EURONEWS,
L'Ossétie du Sud s'éloigne toujours plus de la Géorgie, [En
ligne], 29 juillet 2014, https://www.youtube.com/watch?v=nplrDaWGE48
(Page consultée le 3 février 2015).
EURONEWS,
Europeans: voyage en Ossétie du Sud, [En ligne], 18 juin
2007,
https://www.youtube.com/watch?v=p6BXAZLni24&x-yt-ts=1421782837&x-yt-cl=84359240
(Page consultée le 3 février 2015).
GENTÉ,
Régis, Poutine et le Caucase, France, Buchet-Chastel, 2014,
199 p.
MONDE,
Le, Sur la ligne de démarcation entre Géorgie et Ossétie du
Sud, les habitants pris au piège, [En ligne], 28 octobre 2013,
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/28/sur-la-ligne-de-demarcation-entre-georgie-et-ossetie-du-sud-les-habitants-pris-au-piege_3504006_3214.html
(Page consultée le 3 février 2015).
PRESSE,
La, La Russie signe des accords militaires avec l'Abkhazie et
l'Ossétie, [En ligne], 17 septembre 2008,
http://www.lapresse.ca/international/200809/19/01-672556-la-russie-signe-des-accords-militaires-avec-labkhazie-et-lossetie.php
(Page consultée le 4 février 2015).
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